C’est un format qui s’est imposé à nos rétines, nos oreilles. Des rendez-vous sur scène que suscite Aurélie Charon avec la jeunesse du monde entier en Syrie, à Gaza, en Bosnie, en Ukraine, au Liban, au Rwanda, en France et Palestine et qu’elle nomme «Radio Live». Des questions intimes et sans gravité apparente qui provoquent des réponses profondes et inversement. Des prises de paroles sur le fil, jamais identiques d’une soirée à l’autre, même s’il s’agit bien de représentations, et qu’elles se donnent plusieurs jours d’affilée. Quelle chance ! A Avignon, pour la première fois, on peut assister à une intégrale des différents chapitres : Vivantes, Nos vies à venir, et Réuni·es. A l’orée de Vivantes, il y a ce message : «Les enfants sont des êtres difficiles, exigeants. C’est rare qu’ils laissent passer. […] Les enfants sont rancuniers. […] Ils voudront avoir mieux, changer, faire différent. Il faut se méfier de la revanche des enfants.» Entretien.
«Il faut se méfier de la revanche des enfants.» Cela sonne comme un avertissement. Vous auriez pu mettre ce texte au début de chacun de vos trois spectacles ?
Oui, car tous débutent par un enfant qui à un moment donné s’est dit : «Ce n’est pas normal.»