Avec son large bandeau noir qui s’étend des yeux au bas des joues, sa queue touffue et rayée, ainsi que ses cinq doigts aux pattes avant en forme de petites mains humaines, le raton laveur a la bouille attendrissante d’un personnage de dessin animé. Rose-Marie Gilfriche en convient. La première fois que cette habitante de Beautiran en a vu passer sur sa propriété girondine, nichée en bordure de Garonne, remonte à 2020 : «On apercevait des familles entières avec mon mari, surtout le soir. C’était très joli», rembobine la sexagénaire. Les années suivantes, sans qu’elle ne fasse immédiatement le lien, les branches de ses arbres sont régulièrement brisées et dépouillées de tous leurs fruits ; les gamelles des chats sont vidées, parfois déchiquetées ; des trous apparaissent dans la digue qui jouxte sa maison et la protège du fleuve. En début d’année, malgré un grillage, deux de ses poules ont été tuées. «Un carnage, décrit-elle. Ça ne ressemblait pas à l’œuvre d’un renard.»
En appelant la mairie, elle apprend qu’un voisin a lui aussi perdu une quarantaine de volailles dans une attaque. Les coupables ? Les fameux ratons laveurs, en forte expansion dans le département de Nouvelle-Aquitaine, comme partout en France, où il a fait son arrivée dans les années 1960. «On n’imaginait pas qu’ils pouvaient faire autant de dégâts. La commune nous a mis en contact avec des piégeurs bénévoles pour installer des cages autour de la maison. C’est malheureux, mais on avait é