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En Gironde, des marshmallows pour piéger les ratons laveurs invasifs

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Malgré sa bouille attendrissante, le mammifère venu d’Amérique du Nord fait des dégâts dans les jardins et les poulaillers. Les autorités tentent de limiter sa prolifération dans le département comme en France depuis dix ans.
Arrivés en Nouvelle-Aquitaine au début des années 2000, les ratons laveurs étaient près de 250 en 2024, notamment au sud de Bordeaux. (Frederick Florin/AFP)
par Eva Fonteneau, correspondante à Bordeaux
publié le 10 juillet 2025 à 15h44

Avec son large bandeau noir qui s’étend des yeux au bas des joues, sa queue touffue et rayée, ainsi que ses cinq doigts aux pattes avant en forme de petites mains humaines, le raton laveur a la bouille attendrissante d’un personnage de dessin animé. Rose-Marie Gilfriche en convient. La première fois que cette habitante de Beautiran en a vu passer sur sa propriété girondine, nichée en bordure de Garonne, remonte à 2020 : «On apercevait des familles entières avec mon mari, surtout le soir. C’était très joli», rembobine la sexagénaire. Les années suivantes, sans qu’elle ne fasse immédiatement le lien, les branches de ses arbres sont régulièrement brisées et dépouillées de tous leurs fruits ; les gamelles des chats sont vidées, parfois déchiquetées ; des trous apparaissent dans la digue qui jouxte sa maison et la protège du fleuve. En début d’année, malgré un grillage, deux de ses poules ont été tuées. «Un carnage, décrit-elle. Ça ne ressemblait pas à l’œuvre d’un renard.»

En appelant la mairie, elle apprend qu’un voisin a lui aussi perdu une quarantaine de volailles dans une attaque. Les coupables ? Les fameux ratons laveurs, en forte expansion dans le département de Nouvelle-Aquitaine, comme partout en France, où il a fait son arrivée dans les années 1960. «On n’imaginait pas qu’ils pouvaient faire autant de dégâts. La commune nous a mis en contact avec des piégeurs bénévoles pour installer des cages autour de la maison. C’est malheureux, mais on avait é

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