Dites «animaux» aux anciens de Libé et ils vous répondront : «Germaine Aziz». Cette personnalité forte et joviale fut la spécialiste du sujet pendant une vingtaine d’années. Grâce à elle, comme par accident, les animaux trouvent leur place très vite dans le Libé des premières années. Arrivée en 1975, Germaine Aziz est d’abord standardiste et finit par devenir rédactrice à plein temps sur sa marotte. «Au début, Germaine a proposé de petits articles qui passaient de loin en loin. Leur centre d’intérêt était alors bien éloigné des préoccupations de Libération : les animaux. On ne peut pas dire que Germaine ait eu la partie facile, car cette cause n’appartenait pas à la culture militante commune», écrit Libé à la mort de la journaliste, en 2003. La pionnière chroniqua son amour des bêtes, «du rut des cerfs à la migration des échassiers», jusqu’en 1999. «Elle nous faisait marrer, mais finalement elle était assez visionnaire sur le bien-être animal à une époque où ça n’était pas un sujet majeur», note Fabrice Drouzy, qui l’a côtoyée. Son premier combat dans Libé, à la fin de l’année 1978 : l’expérimentation scientifique sur les animaux et plus précisément la vivisection, une dissection opérée sur des animaux vivants.
La première une engagée du journal sur le sujet est sûrement celle du 1