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Justice

Scandale des eaux minérales : le siège de Nestlé perquisitionné

L'eau, une ressource essentielle et menacéedossier
L’enquête se poursuit ce jeudi 10 juillet dans le scandale du filtrage des eaux minérales, a révélé ce jeudi 10 juillet.
Au siège de Nestlé à Issy-les-Moulineaux, le 12 mai 2024. (Daniel Dorko/Hans Lucas. AFP)
publié le 10 juillet 2025 à 14h48

Le siège de Nestlé, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), a été perquisitionné ce jeudi 10 juillet, affirme la Cellule investigation de Radio France. Une information judiciaire est ouverte depuis le 13 février au pôle santé publique du tribunal de Paris à l’encontre du producteur d’eau minérale en raison de la plainte contre X avec constitution de partie civile déposée pour «tromperie» en septembre 2024 par l’association de défense des consommateurs Foodwatch.

«Dans le cadre de cette procédure, le Service national d’enquête (SNE) de la DGCCRF et l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) ont été saisis sur commission rogatoire par les deux juges d’instruction cosaisis», précise la Cellule investigation de Radio France. Des données ont été saisies et doivent être analysées.

Le début de l’affaire remonte à janvier 2024, quand Radio France et le Monde avaient révélé le recours en France pendant de nombreuses années à des traitements interdits pour purifier des eaux minérales vendues en bouteille, notamment par Nestlé Waters.

«Sous le tapis»

Le groupe avait alors reconnu avoir recouru à des systèmes de désinfection interdits (lampe UV, charbon actif) pour maintenir la «sécurité alimentaire» de ses eaux des Vosges (Vittel, Contrex et Hépar). Il affirmait alors «que la sécurité alimentaire et la qualité de ses eaux minérales naturelles avaient toujours été garanties, et que leur composition minérale unique avait toujours été préservée telle qu’elle figurait sur les étiquettes».

Pour Foodwatch, cet accord judiciaire à Epinal est venu «mettre sous le tapis toute action publique à l’encontre de Nestlé Waters Grand Est» et «permet à la multinationale de s’en tirer en sortant le chéquier» dans une «affaire de fraude massive qui touche le monde entier depuis des décennies». L’association de défense des consommateurs avait donc décidé de déposer deux nouvelles plaintes, cette fois avec constitution de partie civile, ce qui permet généralement d’obtenir la désignation d’un juge d’instruction. Parmi les nombreuses infractions visées figure celle de tromperie.

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