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Libération
L'édito de Paul Quinio

Face au RN, les assos à l’assaut

Porteuses de valeurs de progrès et de solidarité, aux antipodes de celles de l’extrême droite, de nombreuses associations montent au front depuis les dernières législatives et tentent de renouer des liens, notamment avec les classes populaires.
Lors d'un rassemblement contre le RN, à Paris, le 3 juillet 2024. (Corentin Fohlen/Libération)
publié le 25 juin 2025 à 19h33

Dans la bataille culturelle en cours contre la montée en puissance des valeurs ultra-conservatrices, l’incroyable tissu associatif français a un rôle majeur à jouer. La bonne nouvelle, c’est que nombre d’associations ont l’air bien décidées à s’y mettre, ou à passer à la vitesse supérieure. Avec les élections municipales et bien sûr la présidentielle en toile de fond. D’après notre enquête, les associations se mettent en mouvement, depuis les dernières européennes et la dissolution surprise dans la foulée par Emmanuel Macron, pour participer au combat contre les valeurs d’extrême droite qu’une frange de la droite pousse malheureusement avec de moins en moins de complexes.

Le tissu associatif français est dense, riche, divers. Avec ses 20 millions de bénévoles et ses presque 2 millions de salariés, il constitue une spécificité de notre paysage démocratique. Toutes les associations n’ont évidemment pas vocation à être en pointe dans ce combat-là. Mais beaucoup portent des valeurs de solidarité, de progrès, d’éducation, de culture, contraires à celles véhiculées par l’extrême droite et ses satellites de la droite dure.

Beaucoup savent surtout qu’elles risquent aussi de pâtir financièrement si le RN arrivait à l’Elysée. Le parti de Marine Le Pen l’a démontré dans les municipalités qu’il a conquises. C’est vrai aussi dans les pays où les formations illibérales ont pris le pouvoir. Il ne s’agit pas, évidemment, pour ses associations caritatives, d’éducation populaire, de sensibilisation à l’écologie ou de lutte contre tous les racismes de confondre leur rôle avec celui des partis politiques. Mais le milieu associatif et les formations progressistes, avec leurs identités propres, doivent renouer ces liens qui ont longtemps fait la force de la gauche, recréer ce tissu progressiste qui permettra, notamment, de reparler aux classes populaires. C’est un travail de fourmi, quotidien. Il est urgent. Car comme nous avertit une militante associative, «après, ça ira très vite».

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