Menu
Libération
Chronique «Médiatiques»

Nico et Léa, un dernier moment de grâce sur France Inter, par Daniel Schneidermann

Article réservé aux abonnés
Pendant que le départ de Léa Salamé crée un feu d’artifice de commentaires et de rétrospectives lacrymales, France Inter sacrifie parité et écologie.
Léa Salamé et Nicolas Demorand au siège de Radio France, à Paris, en 2017. (Bertrand Guay /AFP)
publié le 12 juillet 2025 à 6h00

«Il va falloir que j’y arrive sans chialer.» Entre deux regards de pro à la caméra de Paris Match, Léa Salamé rature, réécrit, répète à voix haute. C’est Match qui a décroché l’exclusivité des coulisses de ce moment historique : la dernière Matinale du duo Demorand-Salamé sur France Inter. Voici maintenant Léa en studio. Une main l’approvisionne en Kleenex. Nico : «Voilà ce moment qu’on redoute tous les deux.» Léa : «On s’est tant aimés. Je t’aime.» L’aimé, voix tremblante : «Merci pour la grâce, la générosité.» Révélation soudaine : tant d’amour, derrière «la Matinale la plus écoutée de France», tant de tendresse derrière le carrousel matinal de ministres, d’opposants, d’acteurs en exclu, et d’essayistes à rond de serviette.

«Un moment de grâce» : c’était déjà le mot d’émerveillement échappé à Léa Salamé, en 2018, au lendemain du summum de l’extase radiophonique : la démission surprise, au micro de la Matinale, du ministre de l’Ecologie Nicolas Hulot, terrassé par la énième offensive du lobby des chasseurs. «L’important dans une interview, ce n’est ni la question ni même la réponse. C’est le moment», avait-elle précisé, exprimant l’idéal salaméen de la grâce informationnelle : la créat

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique