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TRIBUNE

Affaire El Khalfaoui : la farce des scellés, symptôme d’une justice sous pression policière et politique

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Dans le cadre de l’enquête sur la mort, en 2021, de Souheil El Khalfaoui, tué par un policier à Marseille, des pièces à conviction avaient disparu en 2022 avant de réapparaître par miracle en juin. Il est urgent que l’Etat puisse garantir aux familles victimes de telles violences que la justice travaille avec impartialité, interpelle un collectif de figures universitaires ou littéraires, dont Etienne Balibar, Eric Fassin et Maboula Soumahoro.
Le garde des Sceaux Darmanin, prenant la parole au sujet de la mort de Souheil el-Khalfaoui, en séance publique de questions au gouvernement, au Palais-Bourbon, le 24 juin 2025. (Xose Bouzas/Hans Lucas. AFP)
publié le 16 juillet 2025 à 15h31

Qu’est-ce qu’une affaire d’Etat ? Ce n’est pas le simple fait, si grave soit-il, qu’un jeune homme soit tué par un policier ou un gendarme lors d’une interpellation. C’est l’effroyable banalité de ces morts dans les quartiers populaires dont la liste ne cesse de s’allonger. Quand les «accidents» se multiplient ainsi, on ne saurait parler d’accidents ; la récurrence ne permet plus de les qualifier de bavures. Ce ne sont pas des faits divers, ni même des faits sociaux ; il s’agit de faits politiques.

Chacune de ces histoires le confirme, il en va de la responsabilité des responsables – non seulement, bien sûr, de celui qui a appuyé sur la gâchette, mais aussi, et surtout, de l’appareil d’Etat qui, à tous les niveaux et jusqu’au plus haut, se rend complice de ces événements tragiques à répétition.

Le 4 août 2021, à Marseille, dans le quartier de la Belle de Mai, Souheil El Khalfaoui, 19 ans, a été tué d’une balle tirée à bout portant par un policier ; c’était lors d’un contrôle, au lendemain d’un refus d’obtempérer qui s’est terminé par la fuite du conducteur. Tout cela est ter

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