Le 12 juillet, l’administration américaine a annoncé son intention d’imposer des droits de douane de 30 % sur les importations en provenance de l’Union européenne à compter du 1er août. Cette annonce, publiée sur les réseaux sociaux du président Trump, reste conditionnée à des concessions jugées inacceptables par Bruxelles. Mais elle acte un basculement stratégique : les Etats-Unis ne se contentent plus d’enfreindre les règles du commerce international, ils s’en servent désormais comme instruments de coercition. Ce n’est pas un différend commercial. C’est une rupture de modèle.
Et cette méthode n’a pas de fin. Si les 30 % sont suspendus, une autre pression pourrait surgir. S’ils sont appliqués, ils pourront encore être étendus plus tard. Le but n’est pas de régler un contentieux, mais de maintenir un rapport de force déséquilibré, perpétuel. Il faut être lucide : le commerce n’est plus une négociation ; il est devenu une arme de domination.