La dirigeante de l’extrême droite allemande, Alice Weidel, expliquait il y a peu, qu’elle n’entendait pas célébrer le 8 Mai, car c’était une «défaite» de son pays. Les 7 et 8 mai 1945, en effet, l’Allemagne nazie capitulait. Et, plus récemment encore, elle levait les yeux au ciel à la télévision à l’évocation de la commémoration des camps de la mort.
Ces gestes s’inscrivent dans une politique soignée de relativisation du nazisme de la droite extrême outre-Rhin. Autant dire que derrière les enjeux économiques qu’on veut leur prêter, les jours fériés liés à la fin des guerres mondiales portent de bien lourdes questions, au-delà du cas français.
La célébration du 8 Mai a connu une histoire tumultueuse, et pas seulement en France, là encore. Staline n’en a pas fait un jour férié pérenne (le 9 Mai en URSS avec le décalage horaire et les choix du régime), ce n’est que sous Brejnev qu’il le devient, dans une politique de valorisation de la «Grande Guerre patriotique». En Allemagne de l’Ouest, c’est au milieu des années 1980 qu’il s’affirme vraiment jour de «la libération» pour les Allemands, les générations passant.
De Gaulle entendait valoriser d’autres dates plus centrées sur la France et sa propre action comme le 18 juin. Il y eut des débats animés autour de son caractère férié, ou pas. C’est avec François Mitterrand que le 8 Mai s’ancre en tant que fête légale fériée.