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Justice

Carlo Ancelotti condamné à un an de prison pour fraude fiscale

L’ex-entraîneur du Real Madrid a été reconnu coupable ce mercredi 9 juillet par la justice espagnole, qui lui reproche «une volonté consciente de contourner le paiement des impôts».
Carlo Ancelotti, alors entraîneur du Real, à Séville, le 18 mai. (Cristina Quicler/AFP)
publié le 9 juillet 2025 à 20h21

Rattrapé par la patrouille. Jugé coupable d’avoir caché une partie de ses revenus au fisc espagnol en 2014 lors de son premier passage à la tête du Real Madrid, l’actuel sélectionneur du Brésil, Carlo Ancelotti, a été condamné mercredi à un an de prison et 386 000 euros d’amende. En l’absence d’antécédents pénaux et la peine étant inférieure à deux ans, l’Italien de 66 ans, qui ne réside plus en Espagne, n’ira pas en prison et verra sa peine aménagée.

Lors de son procès début avril, il avait assuré n’avoir jamais voulu tromper le fisc, mais les juges ont considéré que la fraude était avérée pour 2014. Il a en revanche été blanchi d’accusations similaires portant sur 2015, les juges n’ayant pu prouver «au-delà du doute raisonnable» que sa résidence fiscale était bien en Espagne cette année-là, durant laquelle il avait quitté le Real au mois de mai et s’était installé au Royaume-Uni. Pour la justice, Ancelotti avait «une connaissance claire de ses obligations fiscales découlant de sa résidence fiscale en Espagne au cours de l’exercice 2014» et il y a donc eu «une volonté consciente de contourner le paiement des impôts», peut-on lire dans la décision judiciaire.

Le parquet avait requis une peine de quatre ans et neuf mois de prison, estimant qu’Ancelotti avait caché au fisc le fait d’avoir touché plus d’un million d’euros de droits à l’image en 2014 et 2015, lors de sa première période en tant qu’entraîneur du Real Madrid (2013-2015), équipe qu’il a de nouveau dirigée de 2021 à mai 2025.

«Arrangement»

Lors de son audition en avril, Carlo Ancelotti avait déclaré n’avoir «jamais envisagé de frauder», assurant que c’était le Real Madrid qui avait suggéré de lui régler une partie de ses 6 millions d’euros nets annuels de salaire sous la forme de droits à l’image, avec une fiscalité différente. «Tous les joueurs avaient [cet arrangement], Mourinho l’avait», s’était-il défendu, évoquant l’un de ses prédécesseurs sur le banc du Real Madrid, José Mourinho, qui avait également fini par être condamné à un an de prison avec sursis après avoir plaidé coupable de fraude fiscale en 2019.

Carlo Ancelotti, qui a quitté le Real Madrid en mai pour diriger la sélection du Brésil, est l’entraîneur le plus titré de l’histoire du club madrilène avec 15 trophées, dont trois en Ligue des Champions (2014, 2022 et 2024).

Messi, Ronaldo et Shakira

Ce n’est pas la première star du ballon rond à avoir des problèmes avec le fisc espagnol, bien qu’aucune n’ait dû aller en prison. L’Argentin Lionel Messi, alors vedette du FC Barcelone, avait été condamné en 2016 à vingt et un mois de prison et à verser plus de cinq millions d’euros. En 2018, le Portugais Cristiano Ronaldo, du Real Madrid, avait quant à lui payé une amende de 18,8 millions d’euros et écopé de deux ans de prison.

Dans un autre domaine, la chanteuse colombienne Shakira est parvenue pour sa part à un accord avec la justice espagnole en novembre 2023 pour éviter un procès pour fraude fiscale. Enfin, dans un cas très similaire à celui de Carlo Ancelotti, l’ex-milieu du Real Madrid Xabi Alonso, qui a succédé à l’Italien sur le banc madrilène au printemps, avait lui aussi fait face à des accusations de fraude fiscale liées à la cession de ses droits d’image à une société établie à l’étranger, mais lui avait été acquitté.

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