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Le portrait

Jeanne Gang, briser le plafond de vert

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Ecolo et passionnée d’oiseaux, l’architecte américaine, rare femme édificatrice de très hautes tours, fait de la France et de Paris son nouveau terrain de jeu.
Jeanne Gang à Paris, le 19 juin 2025. (Laura Stevens/Modds pour Libération)
publié le 4 juillet 2025 à 15h33

Est-elle de cette espèce de volatiles rares qu’on appelle «starchitectes» ? Ou un spécimen d’un nouveau genre, au sommet de son art, qui annonce une génération plus discrète de bâtisseurs refusant ce genre d’appellations médiatiques ? Classer Jeanne Gang, 61 ans, déjoue la taxonomie habituelle. D’abord, l’architecte américaine, qui est aussi théoricienne et enseignante à Harvard, n’a plus à bâtir sa renommée internationale, ni à démontrer qu’elle est aujourd’hui l’une des édificatrices les plus reconnues de son temps. Son œuvre, prolifique, acclamée ou primée – mais pas encore récompensée du prestigieux Pritzker, ça ne saurait tarder – parle d’ailleurs pour elle. En trente ans, elle a construit et concouru sur trois continents (Amérique, Asie, Europe) des dizaines de hauts gratte-ciel résidentiels – faits encore rares pour une femme – comme la Aqua Tower, sa première tour haute en 2010, des salles de concerts, théâtres, extensions d’universités, musées ou aéroports et autres promenades paysagères aux formes inspirées du vivant.

Mais celle qui a transformé la skyline de Chicago, où elle officie depuis 1997 avec son agence Studio Gang (150 employés et des bur

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