Quatre ans que Jade (1) enchaîne les CDD. Comme une écrasante majorité d’archéologues en début de carrière, la jeune femme compte sur les centaines de contrats courts proposés par les opérateurs d’archéologie préventive pour venir en renfort sur les chantiers de fouilles. Alors que l’été est en général une période faste, Jade peine cette année à décrocher son prochain contrat. «Ça fait trois mois que je candidate partout et je ne reçois que des mails de refus», regrette la jeune femme, actuellement en poste chez Eveha, un des principaux opérateurs privés. Car, conséquence des budgets qui s’amenuisent depuis le début de l’année, le nombre de chantiers de fouilles ne cesse de réduire. «Et qui dit plus de fouilles, dit plus de travail», déplore la jeune femme, aux côtés de plusieurs centaines (1300 selon les organisateurs) de gilets orange et de casques de chantier amassés sur la place de la République, à Paris, ce jeudi 12 juin.
Sous un dessin de Charb, où l’on voit un squelette prononcer «l’archéo vaincra», Antoine, archéologue à l’Inrap Haute-Normandie depuis plus de trente ans, dit su