Comble de l’ironie, c’est le malaise à la barre d’un propriétaire du 65, rue d’Aubagne, à qui le tribunal venait d’annoncer sa condamnation, qui résume l’extrême tension concentrée, ce lundi 7 juillet, dans la salle des procès hors norme du tribunal correctionnel de Marseille. Les nombreuses parties civiles ont, elles, gardé leur sang-froid durant les deux heures d’ultime audience du procès des effondrements de la rue d’Aubagne. Les familles des huit victimes emportées dans les décombres de leur immeuble le 5 novembre 2018, aux côtés des dizaines de personnes délogées les semaines suivantes, attendaient pourtant depuis plus de six ans – et encore six mois de réflexion judiciaire – que la justice désigne des responsables.
La salle n’a pu retenir un bruissement lorsque le président, Pascal Gand, a relaxé deux des propriétaires jugés pour «soumission de personnes vulnérables à des conditions de logement indignes». Relaxe également pour Marseille Habitat, bailleur municipal, propriétaire de l’immeuble (vide) du numéro 63, ainsi que pour ses représentants légaux, poursuivis pour «homicide invo