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Disparition

Félix Baumgartner, premier homme à franchir le mur du son en chute libre, meurt à 56 ans

Le champion autrichien de saut extrême est mort ce jeudi 17 juillet en Italie lors d’un vol en parapente. Il aurait fait un malaise, selon le quotidien «Il Corriere della Sera».
L'Autrichien Felix Baumgartner, le 27 février 2013 à Paris. (Fred KIHN/Fred KIHN)
publié le 17 juillet 2025 à 21h05

Il restera dans les mémoires comme l’homme qui a pulvérisé le record du saut en parachute en sautant de quelque 39 000 mètres en 2012, tenue de cosmonaute et fragile nacelle suspendue au-dessus de la Terre. Le parachutiste autrichien de l’extrême Félix Baumgartner est mort jeudi 17 juillet à l’âge de 56 ans. Surnommé «Fearless Felix» (Félix l’intrépide), il est décédé lors d’un vol en parapente en Italie, dans la région des Marches au nord de la péninsule.

Selon le quotidien italien Il Corriere della Sera, il aurait perdu le contrôle de son parapente après un malaise, et serait tombé dans la piscine d’une résidence de vacances à Porto Sant’Elpidio, blessant légèrement une jeune femme. Le sauteur de l’extrême était déjà mort au moment de l’impact, toujours selon Il Corriere.

Le 14 octobre 2012, cet incroyable saut depuis la limite avec l’espace, orchestré par la plus célèbre des boissons «énergisante», l’avait fait rentrer dans le livre des records pour une seconde raison : il devenait le premier homme à franchir le mur du son en chute libre en atteignant la vitesse maximale de 1 357,6 kilomètres à l’heure. Protégé par un scaphandre pressurisé fabriqué spécialement pour l’exploit, le recordman avait été filmé lors de sa performance.

Lors de sa descente, l’aventurier autrichien avait également battu deux autres records du monde : celui de la plus haute altitude atteinte par un homme en ballon, et le record du plus haut saut en chute libre, détenu depuis 1960 par un ancien colonel de l’Armée de l’air américaine, Joe Kittinger, qui avait sauté de 31 333 m.

«J’ai toujours eu le désir d’être dans les airs», avait-il déclaré aux médias autrichiens à l’époque, au moment de la préparation de son saut record. Baumgartner avait ainsi raconté que son entraînement pour le saut Red Bull Stratos, terminé sans encombre dans le désert de l’Etat du Nouveau-Mexique aux Etats-Unis, avait commencé 26 ans plus tôt, en 1986, lorsqu’il avait sauté pour la première fois d’un avion en parachute.

«Je grimpais aux arbres, je voulais voir le monde d’en haut», expliquait-il à l’époque quand il évoquait sa jeunesse. Le natif de Salzbourg a travaillé comme mécanicien automobile et réparé des motos, tout en cherchant déjà des moyens de s’envoler vers le ciel. Après avoir effectué son premier saut en parachute à l’adolescence, il s’est perfectionné au sein de l’armée autrichienne.

«Né pour voler»

Porteur d’un tatouage «born to fly» («né pour voler»), il avait établi l’un de ses premiers records en 1999 lors d’un saut de base jump (un saut en parachute depuis un promontoire et non un appareil volant) le plus bas possible : la main de la statue du Christ Rédempteur de Rio de Janeiro, au Brésil, qui se trouve 29 mètres seulement au-dessus du sol.

Pilote d’hélicoptère et aérostier licencié, il pratiquait aussi la boxe et l’escalade. Il avait également établi à deux reprises des records du monde des plus hauts sauts de Base Jump. En 2003, il avait réalisé la première «traversée en chute libre» de la Manche en sautant d’un avion et en volant d’Angleterre à Calais, dans le nord de la France, à l’aide d’une paire d’ailes en carbone.

Partageant son temps entre la Suisse et les États-Unis, Baumgartner commentait volontiers la politique de son pays et ne se cachait pas d’y fréquenter des politiciens autrichiens d’extrême-droite. Il s’était moqué sur les réseaux sociaux de la lutte contre le changement climatique en se prononçant contre les partis écologistes et les droits des LGBT.

Mais, malgré les dangers et les polémiques, le télégénique Baumgartner n’a jamais semblé craindre d’avoir à payer le prix ultime pour sa passion. «Je déteste que l’on me traite d’amateur de sensations fortes ou de drogué à l’adrénaline, car ce n’est pas le cas. J’aime tout ce qui est planification», avait-il déclaré avant la cascade de 2012.

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