Au lendemain de sa défaite en demi-finale de Roland-Garros, Loïs Boisson faisait part à Libé de son «impatience» de découvrir le gazon, une surface qu’elle ne «connaît pas». L’expérience a tourné court : la révélation sur terre à Paris n’a pas réussi à gagner le tout premier match de sa vie sur herbe, outre-Manche. Elle a été éliminée mardi, dès le début des qualifications de Wimbledon par la Canadienne Carson Branstine, 197e mondiale, à l’issue d’une rencontre accrochée (6-2, 6-7 (7/1), 6-4) de près de deux heures (1h53).
Portrait
Il s’agissait de sa toute première rencontre depuis son exceptionnel parcours Porte d’Auteuil. La numéro une française, 22 ans et 65e au classement WTA, a pourtant débuté idéalement, sur un jeu blanc. Puis tout s’est enrayé sur le rectangle vert de Roehampton, dans la campagne londonienne où se disputent les qualifications pour le tableau principal.
Sur un court numéro 1 ouvert aux quatre vents, entourée de quelque 800 spectateurs, la Française a clairement manqué de repères sur une surface où les rebonds et les déplacements sont particuliers, où la balle fuse plus vite que sur l’ocre. Elle a réussi à faire durer les échanges et agacer son adversaire uniquement dans la seconde manche, conclue par un tie-break sans appel (7 à 1).
Pas invitée
Malgré son éclosion quelques jours auparavant et son bond au classement mondial (elle était 361e en mai), Boisson n’avait pas pu accéder directement au premier tour du tournoi londonien. Une question de timing : la Dijonnaise ne figurait pas encore dans le top 100 au moment où Wimbledon a arrêté la liste finale des joueuses dispensées de qualifications, un mois avant le début du tournoi.
Et contrairement aux Fédérations australienne ou américaine de tennis, qui sont liées à la Fédération française (FFT) par des accords de réciprocité synonymes d’invitations pour des joueurs français à l’Open d’Australie et à l’US Open, Wimbledon n’est aucunement tenu d’inviter une joueuse tricolore dans le tableau final.
Malgré un courrier envoyé aux organisateurs londoniens, la Française n’a donc pas reçu de sésame de la part de l’intransigeant All England Lawn Tennis Club (AELTC), qui chapeaute le Grand Chelem britannique. En revanche, son classement devrait lui permettre, cette fois, de rentrer directement dans le tableau final de l’US Open (24 août-7 septembre), dernière levée des quatre Grand Chelem. Ce sera sur dur, une surface qu’elle connaît, cette fois.